L’histoire du projet

 

Cécile, Nassimo et Kola

 

« J’habitais dans un village du nord du Laos et, chaque matin, des femmes Akha débarquaient à la maison, leur hotte chargée de choux.  Voyant que je m’intéressais à leurs broderies, elles tentaient, chacune à leur tour, de me vendre leur costume, n’ayant pas d’autres supports brodés à me proposer. Au fil des mois, je les ai initiées à la réalisation de petits objets plus facilement commercialisables. Avec une étonnante vitalité, elles ont appliqué leurs techniques traditionnelles à ces objets nouveaux, y apportant leur style bien particulier et leur talent pour assortir les couleurs. »

Cécile Pouget brodeuse-voyageuse

 


Montagnards du nord Laos, les Akha ont longtemps pratiqué une agriculture itinérante complétée par la chasse et la cueillette dans un système d’autosuffisance. Au début des années 2000, les Akha se sont rapprochés des plaines, incités par le gouvernement laotien à cultiver la canne à sucre. Les femmes Akha ont dès lors commencé à venir sur les marchés pour vendre leur production de légumes. 


Les femmes Akha se reconnaissent facilement à leur costume. Leurs longues tuniques noires sont décorées de broderies, perles, pièces de monnaie et de différentes babioles.

 

 

Depuis qu’elles ont commencé à faire des broderies pour d’autres supports que leur costume traditionnel, les Akha font preuve d’une imagination débordante, d’une grande motivation et d’une surprenante capacité de travail.

 

« Novembre 2004, c’est la date de notre première foire d’artisanat à Vientiane et de notre premier défilé de mode à Phongsaly. C’est aussi la rencontre avec Toune qui deviendra notre ambassadrice au Laos pour la promotion des créations Akha Biladjo ! »

 

 

« Nous sommes en 2006, déjà plusieurs années d’échange de savoir-faire, de travail quotidien avec les femmes Akha au Laos, sans oublier les liens d’amitié et l’implication d’une autre artiste intrépide, Annouck Lepla, ont donné naissance à un univers coloré, peuplé de personnages et de bestioles brodées. »

 

L’identité esthétique d’Akha Biladjo ! s’affirme au fil des créations. Les nouveaux produits relèvent plus d’impulsions créatives que d’une volonté de se glisser dans une tendance. Les femmes Akha sont toujours empressées de faire de nouvelles choses, les suggestions des uns et des autres nous permettent d’avancer et une idée en amène toujours une autre.

Aujourd’hui, les 2/3 de cette production de village trouvent leur place sur le marché laotien. Les ventes en France permettent à l’association Akha Biladjo ! de continuer à suivre le projet au Laos tout en développant un projet d’édition et des activités créatives pour enfant.

En effet, pour faire partager cet univers insolite l’association Akha Biladjo ! s’est orientée vers une activité éditoriale, invitant le lecteur à réaliser lui-même des personnages, dont les fameux Escogriffes.